Gros temps
Le temps est venu des grandes marées,
Aux multiples rumeurs, aux multiples parfums
Le temps est venu des rêves défunts,
Des amours que l'on volait
Le plage est sale, la plage est noire
Le sable a le goût de l'asphalte
Sur la route des voiliers sans espoir
Les voiles claquent et s'ébattent
Les flots jaillissent au firmament
Bercent les mouettes de tempêtes
Envahissent le ciel de regards d'enfants
De regards aveugles et bêtes
Le temps est venu des grandes marées
Le temps est venu des rêves défunts
Et déjà on veut tout oublier
Et tout jeter dans les embruns
Mais sur la route des voiliers sans espoir
Le sable a le goût de l'asphalte
Et les flots qui jaillissent dans le soir
Font s'envoler l'oiseau des tempêtes
Mon regard d'enfant se perd au firmament
Voit les vagues qui rêvent aux nuages
Les nuages qui soudain se font vagues
L'écume qui vole aux yeux des mouettes
Le temps est venu de la tempête
Et jette à mon coeur qui divague
La colère de ses flots, la rage
Sombre de ses regards d'enfants
Marc Dupont
Poids Plume 2019
Marc Dupont est aussi le maître d'école des élèves de Villefagnan dont les textes vont suivre bientôt.
Algues
la relance ici se fait
par le vent qui d'Afrique vient
par la poussière d'alizé
par la vertu de l'écume
et la force de la terre
nu
l'essentiel est de sentir nu
de penser nu
la poussière d'alizé
la vertu de l'écume
et la force de la terre
la relance ici se fait par l'influx
plus encore que par l'afflux
la relance
se fait
algue laminaire
Aimé Césaire,
Moi, laminaire, 1982 - Points poésie, 2006